Des engagements mondiaux en faveur du sport et du développement
À l’approche des Jeux Olympiques de la Jeunesse à Dakar en 2026, le rôle du sport dans la construction d’un monde plus durable et plus inclusif se confirme et s’amplifie à l’échelle internationale.
Comme le souligne l’Agence française de Développement (AFD) dans un récent article, les grands événements sportifs deviennent de véritables catalyseurs d’engagements pour l’éducation, l’égalité, la cohésion sociale, la santé ou encore l’employabilité des jeunes.
En juillet dernier, lors du sommet Sport pour le Développement Durable (#Sport4SD) à Paris, plus de 500 responsables politiques, institutions internationales, acteurs du sport et membres de la société civile se sont réunis pour réaffirmer leur ambition : faire du sport un levier d’impact social durable.
Cet engagement collectif a rapidement débouché sur des actions concrètes et une reconnaissance croissante du sport comme moteur essentiel de développement, notamment au sein de forums politiques majeurs comme l’ONU, le G7 et le réseau des banques publiques de développement.
Aujourd’hui, le sport s’impose comme un pilier des Objectifs de développement durable (ODD). Les investissements augmentent, les partenariats s’élargissent, et de nouveaux dispositifs voient le jour pour structurer le secteur.
C’est le cas avec l’engagement commun d’investir 10 milliards de dollars d’ici 2030, la création d’un fonds dédié, ou encore le lancement de l’Institut Res Sportiva, qui facilite le partage de connaissances et la mesure d’impact des initiatives sportives.
Cette mobilisation se traduit concrètement sur le terrain, particulièrement en Afrique, où l’AFD, le Comité International Olympique et la Fondation Laureus Sport for Good soutiennent déjà 25 organisations dans 14 pays, permettant à plus de 12 800 jeunes, dont la moitié sont des filles, de bénéficier de programmes favorisant leur insertion sociale et professionnelle par le sport.
D’autres initiatives, telles que la construction de 1 000 mini-terrains de football dans des écoles africaines en partenariat avec la Fifa, voient également le jour.
Forte de ces avancées, la dynamique s’étend aujourd’hui à d’autres régions. Par exemple, en Asie du Sud-Est de nouveaux programmes de prévention de la délinquance juvénile par le sport sont déployés.
Enfin, l’attribution d’un prêt supplémentaire de 20 millions d’euros au Sénégal confirme la volonté de l’AFD de faire des Jeux de Dakar 2026 un événement majeur pour l’inclusion et le développement économique et social sur le continent africain.
Le projet Ampi’zay à Madagascar
Un partenariat pour l’égalité et la prévention des violences basées sur le genre
Dans cette dynamique internationale, le partenariat entre l’Agence française de Développement et Terres en Mêlées, initié en mars 2024 dans le cadre du programme Initiatives OSC, illustre parfaitement la façon dont les engagements globaux se traduisent en actions locales à fort impact.
Ce partenariat est dédié à la mise en œuvre du projet Ampi’zay à Madagascar. Ce dernier vise à réduire les violences basées sur le genre (VBG) dans les collèges à travers le modèle éducatif Rugby for Change.
À Madagascar, les violences basées sur le genre restent un enjeu majeur, particulièrement en milieu scolaire où elles freinent l’épanouissement des jeunes filles. Pour répondre à ce défi, le projet Ampi’zay propose une approche innovante et inclusive : intégrer le sport, et plus spécifiquement le rugby, comme levier de sensibilisation et de transformation sociale.
Des actions concrètes pour un impact durable
En insufflant les valeurs du rugby – respect, solidarité, dépassement de soi et esprit d’équipe – dans le quotidien des collégiens, Ampi’zay vise à avoir un impact durable sur les comportements et mentalités.
Le projet s’appuie sur plusieurs piliers :
- Formation des enseignants d’EPS à la pédagogie Rugby for Change, incluant des modules de déconstruction des stéréotypes de genre et de prévention des VBG.
- Programmes de sensibilisation auprès des élèves, des professeurs, des chefs d’établissement et des familles sur les différentes formes de violences, leurs causes, leurs conséquences et les actions de prévention possibles.
- Soutien aux victimes de VBG: renforcement des capacités des établissements scolaires à agir face à ces situations.
- Création de sections mixtes de rugby scolaire et organisation de championnats mixtes inter-régionaux pour valoriser le fair-play, l’esprit d’équipe et l’engagement des jeunes, en particulier des filles.
- Mobilisation communautaire : implication des chefs d’établissements, des parents et des leaders communautaires pour garantir un changement durable et coordonné.
- Étude d’impact : pour mesurer les évolutions de perception et de comportement au sein des collèges participants.
Déployé sur trois régions (Analamanga, Atsimo-Andrefana, Ihorombe), le projet touche directement 4470 élèves (dont 53 % de filles) dans 18 établissements, en milieu urbain comme rural.
À travers le projet Ampi’zay, Terres en Mêlées, aux côtés de l’AFD, de la Fondation Laureus Sport for Good, d’Olympism365, de la Fondation Raja-Danièle Marcovici, de la Fondation Société Générale et du CREPS de La Réunion, démontrent que les grands principes défendus au niveau international prennent tout leur sens lorsqu’ils se concrétisent sur le terrain, auprès des jeunes.
Ce partenariat illustre la capacité du sport, et du rugby en particulier, à favoriser une société plus juste, inclusive et solidaire.